C’est le 25 janvier dernier que les enseignant-es du collège Lionel-Groulx ont rejeté à l’unanimité les offres salariales patronales se chiffrant à 9% sur 5 ans. Le gouvernement semble toujours sourd à reconnaître le facteur de l’inflation qui continue d’appauvrir les salarié-es du secteur public. Le printemps sera long. La convention du secteur public arrive à échéance le 31 mars prochain. 

Soutien Cégep, Professionnels non-enseignants et Profs. Ensemble.

Un exemple de capitalisme sauvage dans notre région : la fermeture de l’usine de production Les mets du Commensal

Sans avertissement, sans rien qui ne témoigne du moindre respect envers des travailleurs de l’usine Le commensal de Boisbriand, le patron a mis la clef dans la porte le 11 janvier dernier. Suite à cette annonce : “les travailleuses et les travailleurs ont été invités à récupérer leurs effets personnels et à quitter les lieux” indique le communiqué de presse publié le 12 janvier. Si pour certains, le capitalisme en lui-même génère des inégalités et est “toujours sauvage”, il semble que cette façon d’exercer le pouvoir manque cruellement de classe pour des travailleurs qui ont donné 20 ans voire 30 ans de leur vie pour un employeur qui, en bout de piste, se fiche éperdument de son personnel. Solidarité et compassion à ces gens. 

Des nouvelles du CPE Bedondaine

Bravo aux camarades du CPE Bedondaine qui ont adopté et signé leur Convention collective.  Soulignons ce gain : la création d’une banque d’heures et aménagements afin de faciliter la prise de vacances estivales. 

Pour ce qui est des négociations des CPE au niveau national, des assemblées générales sont prévues les 28 février, 1er, 14 et 21 mars pour adopter le cahier de demandes en vue des négociations avec le Conseil du trésor et le ministère de la Famille. Toute notre solidarité. 

Violence à l’école : une responsabilité de tous

Texte soumis au Journal Le Devoir, signé Judith Trudeau

Le 11 novembre dernier, les syndiqué-es CSN des Laurentides se regroupaient en Assemblée générale. Nous y présentions la campagne : Le travail, mais en mieux! campagne confédérale qui vise à cibler des enjeux pour améliorer la qualité de vie au travail en dehors des renouvellements des conventions collectives: formation continue en entreprise, francisation, amélioration ergonomique pour ne donner que quelques exemples. Quel ne fut pas notre étonnement, en laissant la parole à des représentant-es du secteur soutien scolaire de constater que leur enjeu premier était d’être en sécurité dans leur milieu de travail. En sécurité… à l’école?

Parce que le retour en classe ne semble pas être de tout repos depuis le confinement.

Tentons de définir et d’expliquer

« La violence physique présenterait deux visages distincts. D’un côté, une violence réfléchie, maîtrisée, proportionnée à la fin recherchée ; de l’autre, une violence à forte charge émotionnelle, qui libère les pulsions agressives, acting out de tensions psychologiques. »[1]

Dans notre histoire collective de l’éducation au Québec, notons que le redressement des comportements inappropriés des enfants était, avant la laïcisation des écoles, concentré dans une violence du maître envers l’élève. Elle correspondrait au premier visage de la violence physique. Coups de règle, fessée, réprimande physique, empoignade de cheveux, isolement dans un coin, …

Au cours des années 1990-2000, nous observons un changement des porteurs de violence. De maître à élève, c’est maintenant l’apprenant (sic) qui déstabilise les acteurs de l’autorité scolaire (enseignant-es, travailleuses et travailleurs en éducation spécialisée,  celles et ceux en travail social, éducatrices et éducateurs en services de garde, surveillant-es au dîner, psychologues, orthophonistes…)

Les actes violents à titre d’exemples peuvent se décliner comme suit : crachat, gifle, morsure, coup de pied, coup de poing, lancement d’objets, menace aux ciseaux… Ces actes, commis par des enfants en milieu scolaire, correspondent, au deuxième visage de la violence physique, c’est-à-dire incontrôlés, libérant des pulsions agressives.

Ces actes témoignent d’une souffrance et d’une perte de repères chez l’enfant. Différents types de désordres ou de particularités peuvent expliquer les actes violents chez l’enfant a) souffrance psychologique (troubles de toutes sortes, TDAH, spectre de l’autisme…) b) souffrance familiale (séparation, divorce, violences familiales, consommation et/ou dépendance des parents, mortalité, inceste…) c) particularité générationnelle (des parents des générations X et Y engendrent des enfants de la génération Z et millénariaux où l’éducation semble caractérisée par le déclin de autorité de type vertical (postgénération du baby-boom) à un type d’autorité plutôt horizontal (C.ALLAIN, 2020) et enfin, d) spécificité conjoncturelle liée à ce moment précis post-pandémie (mémoire du confinement et scolarisation à la maison, solitude, omniprésence des écrans, insécurité des parents face à l’avenir, méfiance envers les institutions et la science, insécurité financière en période inflationniste …)

Syndicats, affirmons les droits des membres

Les coups reçus par les travailleurs en milieu scolaire démontrent notre incapacité collective à assurer un environnement sain et sécuritaire.

Ainsi, nous sommes en présence de deux pertes de repères et donc de deux catégories de vulnérabilité. À la fois chez l’enfant comme nous venons de l’exposer, mais à la fois chez le travailleur qui s’attend à un environnement exempt de violence où les conventions collectives, les codes de vie, les politiques de civilité et les protocoles d’urgence à utiliser en présence d’enfants violents devraient être connus, publicisés et surtout appliqués.

Où ça de la violence?

Autre facteur aggravant, la nouvelle culture de gestion managériale (les directions d’école) où encore une fois, l’autorité et l’imposition des règles les plus élémentaires semblent être reléguées à la seule image projetée par les écoles mises en concurrence à la recherche de clientèles (sic). « Surtout, ne pas appeler les policiers en cas d’actes violents (bataille au couteau par exemple) car cela entacherait l’image de notre école » de dire une participante à la campagne : « Le travail, mais en mieux ».

L’éducation (et l’école comme institution) vise à pacifier les mœurs et à créer les bases d’une citoyenneté effective, n’est-ce pas ironique de constater que c’est en pleine classe que se manifeste la violence?

Laissons la chance aux travaux du nouveau ministre Drainville, mais il appert qu’il est urgent d’offrir du support au personnel en éducation. Refaire système. Cela devrait être notre priorité collective.

 

[1] Philippe GRANAROLO, « VIOLENCE (notions de base) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 9 janvier 2023. URL : http://universalis-lionelgroulx.proxy.collecto.ca/encyclopedie/violence-notions-de-base

Augmentation des moyens de pression pour les travailleuses et travailleurs de la ville de Mirabel

Le 19 janvier dernier avait lieu une Assemblée générale du Syndicat des employés municipaux de Mirabel  (communément appelé cols blancs) Ils ont voté à l’unanimité pour une augmentation des moyens de pression face à une clause de leur convention qui semble drôlement interprétée. Peut-on honorer la clause de l’IPC en ne donnant qu’un forfaitaire? Notons que le STT-de la ville de Mirabel (communément appelé cols bleus) a voté une proposition similaire. Nous sommes avec vous Bleus et Blancs de Mirabel!

Femmes et féminisme 

Le matériel du 8 mars est disponible. Épinglettes au coût unitaire de 3$, affiches, collants et signets (faits de papier ensemencé) seront disponibles à l’AG du 17 février prochain. Un peu à la manière de l’artiste Basquiat qui chérissait les collages, interprétons ce visuel avec les couleurs de l’Ukraine, et la sororité à la fois intergénérationnelle et à la fois dans l’inclusion de tous et toutes.  Résistances féministes pour contrer les virages conservateurs que nous constatons en Iran, en Afghanistan, au Sud de notre frontière (USA) et dans le langage de Pierre Poilievre. Bon 8 mars.

En Vrac…

Assemblée pour présenter les demandes des travailleuses et travailleurs chez ORICA. Négociations ce printemps. 

Transfert de contenu : Exécutif 1. Vos formateurs se font “former” à l’auberge Handfield à St-Marc sur le Richelieu. 

Merci à Louise Filion du STT-LSSS de m’avoir fait visiter vos lieux!

Merci à Alfonso et à Nicole pour votre accueil au Conseil central de l’Outaouais. 

Vous avez des idées d’articles? Écrivez-nous à judith.trudeau@csn.qc.ca

Prenez soin de vous, on se voit à l’AG le 17 février prochain!